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Un nouveau système d’information de marché agricole 2G au Burkina Faso

FQFQDurant deux ans, presque jour pour jour (juillet 2011-Juillet 2013) j’ai appuyé et conseillé l’organisation non gouvernementale APROSSA/ Afrique Verte Burkina dans la formulation et dans la conception d’un Système d’Information sur les Marchés (SIM) agricoles de deuxième génération, dont le nom de code est Sim Agri. A la fin de ma mission accomplie avec succès que puis-je partager de cette extraordinaire expérience ?

Du 12 au 15 juillet 2011, lors de l’atelier table ronde de l’Alliance Connect For Change qui s’est tenu à Léo dans la province de la Sissili, l’organisation Afrique Verte Burkina qui intervient depuis 20 ans dans l’amélioration de la résilience du sahel à l’insécurité alimentaire a soumis à ses partenaires techniques et financiers un projet de conception d’un système d’Information de Marché (SIM). A la fin de cette table ronde, j’étais celui que l’alliance Connect for Change avait sélectionné pour accompagner toutes les organisations de développement présentes dont Afrique Verte, dans la formulation et dans la mise en œuvre de leur projet de développement économique rural et agricole à travers les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

Situation alimentaire du Burkina en 2011

Situation alimentaire du Burkina en 2011

La première étape de ma mission était d’accompagner Afrique Verte dans la formulation de son projet. Cette activité qui a été couronnée de succès  a eu plusieurs étapes. Nous avons utilisé pendant le processus de formulation des techniques d’identification et de planification participatives et inclusives. Nous avons fait recours à des outils de gestion qui rendent le projet efficace et durable. Pour s’assurer de l’unicité de la compréhension de l’idée du projet par toutes les parties prenantes nous avons tenu un atelier de concertation sur la mise en place du SIM avec des organisations telles que:

  • Institut Africain de Bio-Economie Rurale (IABER);
  • Société Nationale de Gestion du Stocks de Sécurité Alimentaire (SONAGESS);
  • Fédération Nian Zwé;
  • Fédération Nununa;
  • Association Paag-la-yiri;
  • Comité interprofessionnel des filières céréales et niébé du Burkina Faso (CIC-B);
  • Confédération Paysanne du Faso (CPF);
  • Fédération des Associations pour le Développement et l’Epanouissement de la Femme du Sud Ouest (FADEF-SO);
  • Christian Relief and Development Organization (CREDO);
  • Projet AD 10 du Compact du Millenium Challenge Account (AD-10 MCA),
  • Direction Générale de la Promotion de l’Économie Rurale (DGPER)

Après la formulation du projet, nous l’avons soumis aux partenaires financiers qui ont accepté d’accompagner Afrique Verte Burkina dans le financement pendant 3 ans. Après ce OK des partenaires, nous avons débuté le processus de conception du système qui est basé pour l’essentiel sur une base de donnée web et sur un module SMS.

La base de donnée web qui contient les différents modules (acteurs, marchés, les produits, les localités…) a été développé par le Bureau d’Appui en Management et Informatique de Gestion (BAMIG). Ce bureau de développement n’a pas hésité à mettre en application la méthode de développement agile pour que le produit logiciel qu’il allait livrer corresponde aux besoins formulés par Afrique verte  Burkina. L’équipe technique d’Afrique verte à plusieurs fois louer le professionnalisme et l’efficacité dont fait preuve l’équipe de BAMIG dont c’était la première expérience dans le développement d’un SIM. Ils y sont arrivés avec brio!

Quant au module SMS, le module technologique qui allait permettre aux utilisateurs finaux d’obtenir des informations via leur téléphone et aux agents de marché de Afrique Verte de renseigner les informations sur la base de données, l’organisation néerlandaise du nom de Text To Change spécialiser dans l’utilisation du potentiel du téléphone mobile s’en est chargé. Cette organisation partenaire a proposé à Afrique Verte sont tout nouveau module dont il venait d’achever le développement: Vusion. Grâce à Vusion, BAMIG n’avait plus à adjoindre au développement de la base de données le développement d’un module SMS, cela a contribué à un gain considérable de temps pour tout le projet.

Pour que la base de données de Sim Agri puisse se connecter avec le module SMS Vusion de Texte To Change, il fallait d’abord acquérir un numéro court de quatre chiffres (3x xx) auprès de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes du Burkina Faso (ARCEP). Ce qui a été fait au travers d’une longue procédure administrative. Par la suite, il a fallu configurer ce numéro auprès des opérateurs de téléphonie local (TELMOB, AIRTEL BURKINA, TELECEL FASO), mais avant, il nous a fallu discuter markéting avec les équipes dédié chez chaque opérateur. Après des mois de laborieuses tractations nous avons obtenu des contrats signés et l’implémentation immédiate du numéro sur les serveurs par les équipes techniques.

La discussion marketing que nous avons mené avec chaque équipe marketing de chaque opérateur s’appuyait sur un élément essentiel qui, s’il est bien appliqué contribuerait fortement à la durabilité économique de la plateforme. Il est sûr et certain que le fonctionnement de la plateforme consomme des ressources financières. Pour que leur disponibilité ne se transforme en problème à la fin de l’appui des partenaires financiers nous avons élaboré et adopté un modèle économique de durabilité pour le fonctionnement de Sim Agri.

Le modèle économique dont la conception et l’adoption a nécessité plusieurs réunions et concertations, prenait en compte des éléments comme :

  • La facturation des opérateurs de téléphonie mobile à Afrique Verte Burkina
  • Les frais de collecte de données sur les marchés agricoles
  • Le coût de l’accès à l’information pour l’utilisateur finale
  • Les frais de promotion du service
  • Les frais de maintenances de la plateforme

A ce jour, les tests de fonctionnalité ont été effectués avec succès sur la plateforme, mais l’ensemble des intervenants se sont accordés sur le fait qu’il faut des mois d’essai avant de présenter le nouveau service aux producteurs, aux acheteurs et autres intervenants du domaine agricole.

Pour ma part, je ressors de cette belle expérience avec beaucoup de fierté du devoir bien accompli. J’ai reçu à cet effet une attestation pour service bien rendu et les félicitations pour « le professionnalisme dont j’ai fait preuve dans la coordination de l’ensemble des interventions pour la conception de Sim Agri ». Waouh !

Voici un aperçu du résultat:

L’alliance Connect For Change: Ensemble communiquons pour le changement

Dans mon  précédent billet je relatais ma participation à un atelier table ronde à Léo; je l’ai conclu  par une bonne nouvelle et j’espère que vous vous en souvenez! Oui…non,  je vous informais que j’ai été retenu comme consultant chargé  d’appuyer les Organisations partenaires de l’Alliance Connect for Change (C4C) à l’identification et à la formulation de leur projet de développement économique rural et agricole, voilà!

Logo de l’alliance Connect for Change

Aujourd’hui mon billet va porter sur l’alliance C4C, ce consortium que j’évoque à plusieurs reprises sans le décrire ne serait-ce qu’une fois. Mais avant je pense qu’il serait judicieux de partager le sens de consortium et pour cela je me réfère à un outil collaboratif bien pratique, suivez mon regard: Wikippédia. Cette encyclopédie libre définit l’expression consortium en ces termes:

Un consortium (du latin signifiant « partenariat » ou « association ») est une collaboration temporaire entre plusieurs acteurs à un projet ou programme dans le but d’obtenir un résultat. http://bit.ly/sdI0Ko

En ce qui concerne l’Alliance Connect for Change voilà ce que je peux vous en dire:

Logo des membres de l’alliance C4C

C4C (Connect For Change) ou encore « Connectons pour mieux communiquer » à travers la « Communication Pour un Changement », est un consortium de six (06) organisations  néerlandaises d’aide au développement (IICD, ICCO, Edukans, CORDAID, AKVO, Text2Change) qui bénéficie des financements du gouvernement néerlandais. Il n’existe pas une hiérarchisation entre ces organisations, même si IICD est le répondant du consortium devant le Ministère Néerlandais de la Coopération.

L’alliance Connect4Change est composée des organisations néerlandaises spécialisées dans les TIC et le développement rural. Connect4Change cherche des solutions innovantes basées sur Internet et les téléphones mobiles pour accélérer la réalisation des objectifs de développement permettant d’éradiquer la pauvreté et l’exclusion sociale.

Le programme C4C a été mis en place pour les années 2011 à 2016. Le programme appuie les activités menées en collaboration avec partenaire privilégié dans les secteurs de l’éducation, la santé et le développement économique dans 11 pays dont la Bolivie, le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Malawi, le Pérou, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie.

La mission de Connect4Change est de renforcer les personnes et les organisations de la société civile dans l’utilisation durable des Technologies de l’information et de la communication pour atteindre leurs objectifs de développement.

Voici les domaines d’intervention:

Par thème:

  • Le programme TIC dans la santé

L’objectif stratégique du programme TIC dans la santé est d’améliorer l’efficacité et la pertinence du système de soins de santé, à travers une intégration des TIC dans les services de santé et de santé communautaire, avec un accent particulier sur les droits de la santé pour les femmes et les filles.

Le programme TIC dans la santé est mis en œuvre par IICD en collaboration avec Cordaid, Akvo et Text to Change dans cinq (05) pays dont le Ghana, le Malawi, le Mali, la Tanzanie et l’Ouganda.

  • Programme TIC dans l’éducation

L’objectif stratégique du programme TIC dans l’éducation est d’améliorer la qualité et l’équité du système éducatif par l’intégration des TIC dans l’enseignement primaire et secondaire, l’enseignement des enseignants et la formation professionnelle, avec un accent particulier sur les filles.

Le programme TIC dans l’éducation est mis en œuvre par IICD en collaboration avec Edukans, Akvo et Text to Change dans 8 pays dont l’Ethiopie, Ghana, Kenya, Malawi, Ouganda, Zambie, la Bolivie et le Pérou.

  • Programme TIC dans le développement économique

L’objectif stratégique du programme TIC dans le développement économique est d’améliorer les revenus et les possibilités d’emploi des « petits » agriculteurs et entrepreneurs en améliorant la productivité,  l’accès aux marchés, l’accès aux services financiers et en renforçant le développement institutionnel en utilisant les TIC.

Le programme TIC dans le développement économique est mis en œuvre par IICD en collaboration avec ICCO, Akvo et Text to Change dans 7 pays dont le Burkina Faso, Ethiopie, Kenya, Mali, Zambie, la Bolivie et le Pérou.

C4C ainsi crée a comme principes :

  •  La mise en avant des besoins des partenaires locaux, c’est-à-dire que l’idée du partenaire local est prioritaire ;
  •   L’appui conseil, à travers le renforcement intégré à travers le travail ;
  •   Le principe du learning by doing (apprendre en faisant) ;
  •  L’équité de genre (combiner le potentiel des 2 sexes pour résoudre des problèmes communs).

Dans mon prochain billet je vous promets de vous parler de ce que je fais entant que facilitateur. A très bientôt sur TICanalyse 01!

L’alliance C4C met le Développement Economique Rural et agricole à l’honneur

Une vue de l'ensemble des participants

Pour aider les organisations partenaires à introduire les TIC dans leurs programmes de développement, l’Alliance Connect for Change (C4C) s’appuie sur le processus d’innovation sociale, construit sur une série d’interventions, telle l’identification des axes programmatiques conjoints et des idées de projets par les organisations partenaires participant au programme sectoriel. Cette identification est réalisée pendant un atelier table ronde, au cours de laquelle les participants génèrent des idées de projets dans les (sous) secteurs de la société ou de l’économie qu’ils représentent.

Au Burkina Faso cet atelier qui inaugure le programme quinquennal (2011-2015) de l’Alliance C4C a eu lieu du 12 au 15 Juillet 2011 à Léo dans le province de la Sissili.

Je suis devant l'hotel SISSILIS, là où s'est déroulé l'atelier

Le thème de la rencontre était : » Atelier Table Ronde sur les TIC et le Développement Economique Rural et Agricole au Burkina Faso » et a vu la participation d’une trentaine de participants venant de différentes structures paysannes et organisations faîtières et leurs différents réseaux ; de structures privées, ONG et partenaires d’appui au monde rural ; d’organisations étatiques et Bureaux d’études et de recherches et de partenaires Techniques et Financiers (IICD, ICCO). Ils  devaient partager leurs expériences tenter de résoudre les problèmes cruciaux qui entravent le développement des filières agricoles au Burkina Faso.

J’ai été convié à cette rencontre entant que spécialiste en TIC pour le Développement et consultant chargé d’évaluation d’impact du précédent programme quinquennal de l’Institut International pour la Communication et le Développement (IICD), membre de l’alliance.

Une vue de l'univers de travail

La rencontre a permis l’identification de huit projets dans les domaines touchant les relations entre les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et le développement économique rural et agricole. En effet, des perspectives en termes de résolutions de certains problèmes relatifs à l’information et à la communication dans le monde rural ont été abordées, ces problèmes ont été traduits en solution sous forme de projets par huit organisations de développement à savoir Afrique Verte, Nian Zwé, Nununa, CREDO, AEAD, IABER, Pag-la-yiri, FADEFSO.

J’ai été retenu comme une personne ressource, je suis le facilitateur chargé  d’appuyer les organisations à la formulation de leurs projets. Je vous raconterais dans mes prochains billets en quoi consiste cette facilitation .

Les besoins d’informations dans l’agriculture

Actuellement j’appuie des organismes de développement rural et agricole dans l’identification et la formulation de projets qui permettraient aux producteurs et productrices agricoles d’accéder aux informations dont ils ont besoin dans  le cadre de leurs activités.

Lors de l’atelier table ronde de l’alliance Connect For Change (C4C) qui s’est tenu en juillet dernier à Léo dans la province de la Sissili, avec mon groupe de travail, nous avions mené une petite réflexion sur le besoin d’information des producteurs agricoles. Le résultat de cet exercice a été surprenante.

Avant de vous faire part du fruit de notre réflexion, j’aimerais vous poser une question : avez-vous une idée de la quantité d’informations qu’un producteur a besoin au cours d’une campagne agricole ?

Voilà le résultat auquel nous sommes parvenu:

Notre liste des besoins d’information d’un producteur agricole

  • Information sur la matérialisation de l’espace
    • Délimitation du terrain d’exploitation
    • Loi foncière en vigueur
  • Information sur le sol
    • Analyse pédologique
  • Information sur les variétés végétales cultivables
    • Exigence des besoins nutritionnels des espèces végétales
  • Informations sur les itinéraires techniques
    • Préparation du sol
    • Semi
    • Traitement des cultures
    • Récolte
  • Information sur le climat de la région de production
    • Météo à court terme
  • Information sur les techniques de stockage
    • Lieu de stockage disponible
    • Norme de stockage
  • Informations sur l’offre le marché
    • Les clients
    • Les prix
    • La quantité demandée
    • La qualité demandée
    • Délais de livraison
    • Type de commerce : équitable, écologique…
  • Information sur le transport
    • Prix de transport
    • Moyen de transport
    • Les transporteurs agréés
  • Information sur la gestion
    • Compte d’exploitation
    • Plan de développement
  • Informations sur les centres de ressources d’informations disponible
    • Organisations paysannes
    • Centres d’information

    Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, mais elle donne néanmoins une idée du volume d’information que doit traiter un producteur pour avoir un rendement agricole de bonne qualité et en quantité.